L’acceptabilité sociale d’un projet, qu’elle soit positive ou négative, se veut un concept qui gagne en importance, mais qui demeure encore à ce jour très difficile à mesurer et à évaluer. Benoit Lalonde, président et fondateur de GPBL Penser Projet, en discute avec Hugo Mimee, qui a notamment agi comme conseiller stratégique en participation publique pendant une vingtaine d’années pour Hydro-Québec.

Il existe bien sûr une foule de perceptions de l’acceptabilité sociale. À preuve, l’interprétation de ce concept varie d’une personne à l’autre. Comme le dit si bien Hugo Mimee, quand on demande à 25 personnes dans un groupe quelle est leur définition de l’acceptabilité sociale, il n’y a pas une définition identique.

Si pour certains l’acceptabilité sociale se résume à une case à cocher dans un formulaire, Hugo Mimee amène une autre vision de cette composante désormais essentielle de tout projet. Il estime qu’il s’agit d’une incroyable manière d’améliorer la perception d’une organisation. 

Au-delà de l’image publique qui en découle, c’est aussi une excellente façon de stimuler la fierté à l’intérieur de l’organisation envers un projet donné. Pour Hugo Mimee, c’est « être fier de faire les bons projets, avec les parties prenantes, dans la communauté. Des projets qui seront durables, qui assureront une pérennité et dont tout le monde sera fier. »

Intimement liée à l’inclusion sociale et à la participation citoyenne, l’acceptabilité sociale ne devrait pas être vue comme une finalité en soi, mais plutôt comme un idéal à atteindre. Pour bâtir l’acceptabilité sociale, Hugo Mimee affirme qu’il faut faire des actions concrètes, avoir une bonne attitude et développer de bonnes relations. Et ça ne se fait pas comme par magie, loin de là!

Dans cet épisode du podcast Penser Projet, Hugo Mimee nous explique comment intégrer l’acceptabilité sociale au fameux triangle d’or de la gestion de projet (objectifs, échéancier et coûts).

Qu’est-ce que l’acceptabilité sociale?

Selon Caron-Malenfant et Conraud, 2009 :

L’acceptabilité sociale est « le résultat d’un processus par lequel les parties concernées construisent ensemble les conditions minimales à mettre en place pour qu’un projet s’intègre harmonieusement et à un moment donné dans son milieu naturel et humain. »

Quels types de projets soulèvent généralement des défis d’acceptabilité sociale?

  • Projets nationaux (ex. : un pipeline, une autoroute, un chemin de fer, etc.)
  • Projets linéaires (ex. : prolongement d’une route existante)
  • Projets à grande densité (surtout dans l’immobilier)
  • Projets « dérangeants » (ex. : REM de l’ouest ou un parc à chiens dans une municipalité)
  • Projets inhabituels (ex. : une centrale de gaz naturel au Québec)
  • Projets très coûteux (ex. : le troisième lien à Québec)

Comment bâtir une acceptabilité sociale pour un projet?

Les consultations publiques et citoyennes sont l’un des nombreux moyens d’arriver à l’acceptabilité sociale. En consultant les parties prenantes externes, on peut mieux comprendre leurs besoins et leurs attentes pour travailler efficacement tous ensemble.

L’idée est de dialoguer avec la communauté et les autres acteurs impliqués pour voir comment bonifier ou optimiser le projet initial. Ces échanges peuvent faire toute la différence entre un projet qui est très mal reçu et un projet bien accueilli, particulièrement  dans certaines régions ou auprès de groupes de citoyens.

Voilà un moyen parmi tant d’autres – plus de 80 moyens de parvenir à une meilleure acceptabilité sociale sont enseignés par Hugo Mimee!

Quelles sont les conséquences directes de mal évaluer ou de négliger l’acceptabilité sociale d’un projet?

Le piège, pour un gestionnaire de projet, c’est d’attendre jusqu’à ce qu’il y ait de la mobilisation, de l’opposition et de la polarisation des parties prenantes. 

Impacts sur le plan des autorisations, permis et certificats : en cas de désaccord avec un projet, les parties prenantes externes peuvent tenter d’intervenir dans le processus réglementaire pour freiner l’obtention des autorisations requises pour la réalisation du projet. S’en suivent évidemment des impacts sur l’échéancier et les coûts du projet.

Impacts du point de vue social : un projet mal reçu peut vite déclencher un tollé dans les médias traditionnels et les médias sociaux. Combien de groupes Facebook se sont créés au cours des dernières années pour dénoncer un projet polarisant?

«  Aujourd’hui, on est rendu à faire non pas plus de consultations publiques, mais bien une meilleure consultation publique. Le but n’est pas de prendre plus de temps en consultation publique, mais de mieux faire les choses dans le même temps qu’avant et avec des outils plus évolués.  »

Hugo Mimee, CP3 – Table ronde Participation publique

Pour en savoir plus sur les bonnes pratiques et les indicateurs en acceptabilité sociale, écoutez l’épisode maintenant!

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