Longtemps, la seule compétence que l’on demandait au gestionnaire de projet était de maîtriser le triangle d’or : échéancier-coûts et portée. La prise en compte de l’humain était souvent relayée au second plan, seul le projet comptait. L’alignement stratégique des projets est devenu une des clés dans la création de valeur au sein des entreprises et les compétences humaines, techniques et stratégiques sont maintenant essentielles pour la réalisation des projets. 

On attend des gestionnaires de projets qu’ils soient des catalyseurs de par leur habileté à générer de la synergie, de la transversalité et de l’intelligence organisationnelle au sein de leur équipe et à inciter les équipiers à travailler ensemble et de manière cohérente. 

Que ce soit pour mettre à profit les forces de chacun pour l’atteinte des objectifs, de voir à l’amélioration en continu des pratiques propres à l’entreprise ou de créer un environnement propice à la pensée stratégique. 

Claude Palmarini, présidente de GPBL Penser Projet, nous explique ce qui a changé. 

Quelles sont les compétences à développer pour une bonne gestion de projet ?

– Les compétences stratégiques 

Les projets deviennent de plus en plus volatils, incertains, complexes et ambigus.  Notre capacité à comprendre le contexte dans lequel le projet a pris naissance, les objectifs stratégiques qu’il contribuera à atteindre, et le milieu organisationnel dans lequel le projet se concrétisera, sont autant de notions que le gestionnaire de projet doit maîtriser pour faire les bons choix de réalisations !  
Il faut développer les compétences liées à la capacité de faire les liens stratégiques selon le contexte de l’industrie pour parvenir à améliorer la performance dans la création de valeur pour l’organisation. 

2- Les compétences techniques 

Adaptatifs, traditionnels, hybrides. Pourquoi ?  
Quelles sont les conditions gagnantes qui nous feront privilégier une approche plutôt qu’une autre ? Quels outils nous permettront d’avoir une performance adéquate et réaliste ? Le gestionnaire de projet doit développer les compétences liées aux aspects spécifiques de la gestion de projet, programme et portefeuille, pour être en mesure de déterminer la meilleure approche pour créer de la valeur. 

3- Les compétences relationnelles 

Quelle posture adopter et pourquoi ? 
Comment aider nos parties prenantes à être collaboratives ?  
Comment amener nos équipes à être responsables et autonomes ?   
Pour y parvenir le chef de projet doit développer des compétences qui l’aideront à motiver et guider les équipes et les parties prenantes. 

Quels principes guident les comportements du PM ?

Le gestionnaire de projets est guidé par 12 principes qui identifient certaines compétences clés notamment : 

  • Intendance : pour agir de manière responsable afin de mener à bien les activités avec intégrité, soin et fiabilité, tout en respectant les contraintes internes et externes.  
  • Leadership : démontrer et adapter des comportements de leadership pour répondre aux besoins individuels et à ceux de l’équipe. 
  • Collaboration : reconnaître que les équipes de projet sont composées d’individus qui possèdent des compétences, des connaissances et des expériences diverses, qui sont autant de forces dans l’atteinte d’objectif commun et ce, de manière plus efficace et efficiente que s’ils travaillaient seuls. 
  • Impliquer les parties prenantes de manière proactive et mesurée, pour contribuer à la réussite du projet et à la satisfaction du client. 
  • Valeur : évaluer et ajuster en permanence l’alignement du projet sur les objectifs de l’entreprise ainsi que sur les avantages et la valeur escomptés. 
  • Adaptation : concevoir l’approche de développement du projet en fonction du contexte du projet, de ses objectifs, des parties prenantes, de la gouvernance et de l’environnement en utilisant “juste assez” de processus pour atteindre le résultat souhaité tout en maximisant la valeur, en gérant les coûts et en améliorant la rapidité. 
  • Qualité : maintenir l’accent sur la qualité afin de produire des résultats qui répondent aux objectifs du projet et s’alignent sur les besoins, les utilisations et les exigences d’acceptation définies par les parties prenantes concernées. 
  • Risque : évaluer en permanence l’exposition aux risques, qu’il s’agisse d’opportunités ou de menaces, afin de maximiser les effets positifs et de minimiser les effets négatifs sur le projet et ses résultats. 
  • Adaptabilité et résilience : intégrer l’adaptabilité et la résilience dans les approches de l’organisation et de l’équipe de projet, afin d’aider le projet à s’adapter au changement, à se remettre des échecs et à faire progresser le travail du projet. 
  • Le changement : préparer les personnes concernées à l’adoption et au maintien de comportements et de processus nouveaux, nécessaires à la transition entre l’état actuel et l’état futur prévu, créé par les résultats du projet. 

Évaluer les compétences en gestion de projet

Si les compétences techniques ou spécialisées sont faciles à afficher dans un cv, il n’en va pas de même pour les compétences relationnelles (ou savoir-être), dont celles énoncées plus haut. Dans ce contexte évolutif le gestionnaire de projet devient leader de projet, avec des besoins spécifiques en termes de formation et de plan de carrière. 

Comment évaluer les compétences en gestion de projet  

Il existe des outils d’évaluation psychométriques, spécifiques à la gestion de projet. Ils permettent d’identifier les zones d’ombre, les lacunes, afin de bâtir un plan de formation qui y répond.  
Un plan différent pour chacun.  

Sachant qu’au-delà de ces plans de formation individuel issus d’un diagnostic, il est aussi de la responsabilité du gestionnaire de projet d’identifier ses lacunes et de prendre des mesures correctives, en s’assurant de prendre les formations appropriées par exemple !  

… Et comment définir un plan d’action 

Comme pour n’importe quel objectif, il faut définir la situation actuelle, préciser l’état désiré et identifier les gestes à poser pour l’atteindre, selon les besoins de l’organisation en regard de sa planification stratégique. Et ce, tant au niveau des compétences de l’individu, que du groupe. 

Cette approche de valorisation des talents est bien sûr un outil pour faciliter la livraison des projets, mais aussi pour la rétention du personnel. Ce dernier peut être sensible aux efforts déployés pour le former, miser sur lui et l’aider à grandir dans son rôle et lui permettre de se réaliser au sein de l’entreprise en lui permettant de mettre en pratique ses connaissances. 

Pour conclure

Le profil du gestionnaire de projet a beaucoup évolué et est passé d’un rôle qui mettait l’accent sur les compétences techniques, à un rôle qui favorise les compétences comportementales et stratégique. Il est souhaitable de les développer.  

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